Variabilité climatiques et paludisme à Bangui, république centrafricaine. Climatic Variability and Malaria in Bangui Central African Republic

MBETIMANGUE P E1, J TATA NFOR2,  TSALEFAC M3  

1Unité de Recherche de Climatologie et d’Etudes Environnementales (UCLIREN), péngaseliezer1@gmail.com

2Département de Géographie, Aménagement-Environnement, jtnfor2007@yahoo.com

3Université de Dschang(Cameroun), tsalefac@yhoo.fr/maurice.tsalefac@univ-dschang.org

Résumé

Les recherches sur les impacts de variabilité  climatiques et leurs conséquences sur la santé humaine à Bangui, République Centrafricaine apparaissent comme de nouvelles pistes d’investigation. L’un des problèmes que pose cette variabilité climatique est la recrudescence de nouvelles pathologies vectorielles comme le paludisme. A ce problème, nous posons la question de savoir: Est-ce que la variabilité climatique actuelle explique la recrudescence du paludisme dans ce milieu tropical humide? La présente étude a pour objectif principal de déterminer les impacts négatifs des paramètres éco-climatiques sur l’incidence du paludisme en milieu tropical humide. Comme objectifs spécifiques, cet article vise à:Décrire d’autres facteurs de l’incidence du paludisme à Bangui; Déterminer et analyser la variabilité climatique à Bangui; Analyser les impacts de la variabilité climatique sur l’incidence du paludisme à Bangui; Evaluer les conséquences socio-économiques; Identifier les diverses réactions et les moyens de luttes contre le paludisme. Ces objectifs sont vérifiés par une méthodologie à travers les collectes des données par les techniques d’enquêtes, les guides d’entretiens, la recherche documentaire. Des méthodes d’analyses statistiques ont été utilisées pour l’étude. Ainsi, pour mettre en évidence les tendances du climat dans la zone d’étude, avons-nous eu recours au calcul du coefficient pluviométrique mensuel d’Alfred Angot (1906), la méthode de l’indice de Nicholson(1988), pour l’analyse des variables interannuelle, le calcul des moyennes et des écart-types. Pour évaluer la corrélation entre cette fluctuation du climat et la recrudescence du paludisme, le coefficient de corrélation linéaire(r) de Pearson et sa significativité statistique a été appliqué. Les résultats obtenus de ces différentes analyses indiquent des fluctuations des paramètres du climat dans leur évolution de 1980 à 2015 et, cette situation n’est évidemment pas sans conséquences sur la prolifération des moustiques et par répercussion, affecte la santé des populations le cas des enfants de moins de cinq ans (< 5ans) à Bangui. Par exemple, en raison de 51,99% d’humidité en 2004, on a enregistré au total 12118 cas du paludisme contre 317 du total de décès des enfants à Bangui. Pour la pluie, on a enregistré 2635 cas hospitalisés, en raison de 1160mm en 2004, contre (317) enfants décédés. En plus selon Système National Informations Sanitaire (SNIS 2010),le paludisme représente 58 % des consultations et 54 % des décès hospitaliers lui sont attribuables à Bangui en 2010. Cet état de fait est aggravé par la faiblesse des pratiques d’hygiène et assainissement par les Banguiçois (ses). Face à ce panorama inquiétant, des stratégies et moyens de lutte primaires et secondaires, sont établis, mais sont insuffisants pour résoudre le problème du paludisme à Bangui. C’est pourquoi, la maladie évolue encore sur la population cible. A cet effet, nous suggérons aux pouvoirs publics l’implication de la recherche dans le contexte du climat et pathologies, ainsi que leurs investissements pour soutenir les recherches dans le domaine de climat et santé en vue d’un développement sanitaire durable en République Centrafricaine.

Mots-clés: Bangui, Variabilité climatiques, recrudescence, paludisme, enfant.

Abstract

Research on the impacts of climatic variability and their consequences on human health in Bangui, Central African Republic appear as new avenues of investigation. One of the problems posed by this climatic variability is the outbreak of new vector pathologies such as malaria. It is for this reason we have to ponder; do the current climatic variability explain the outbreak of malaria in this humid tropical environment? The main objective of this study is to determine the negative impacts of eco-climatic parameters on the prevalence of malaria in a humid tropical environment. As specific objectives, this article  was aimed to: investigate other factors that influence  malaria prevalence in Bangui; determine and analyze climatic variability in Bangui and its impacts  on the prevalence of malaria ; evaluate the socio-economic consequences; identify the various actions and measures put in place to combat malaria. These objectives were verified by a methodology preferably the collection of data by survey techniques, interview guides, and documentary research. Statistical analysis methods were used for the study. To highlight the climatic trends in the study area, we used the monthly rainfall coefficient of Alfred Angot (1906), and the Nicholson Index Method (1988), for the analysis of interannual variables, calculation of means and standard deviations. To assess the correlation between these fluctuating climatic parameters and the outbreak of malaria, the Pearson linear Correlation Coefficient (r) and its Statistical Significance was applied. The results obtained from these different analyze indicated fluctuations and evolution of climatic parameters from 1980 to 2015. This situation is obviously not without consequences on the proliferation of mosquitoes and by repercussions, affects the health of populations especially the children under the age of five (<5 years) in Bangui. For example, due to 51.99% humidity in 2004, there were a total of 12,118 malaria cases compared to 317 of the total child deaths in Bangui. For  rainfall, there were 2635 hospitalized cases, due to 1160mm in 2004, against (317) child deaths. In addition, according to the National Health Information System (SNIS, 2010), malaria represents 58% of consultations and 54% of hospital deaths in Bangui in 2010. This state of affairs is exacerbated by the weakness of hygiene and sanitation practices by the Bangui citadel. Faced with this disturbing panorama, primary and secondary strategies and means of control are put in place, but are insufficient to solve the problem of malaria in Bangui. This is why the disease is still evolving in the target population. To this regard, we suggest to the public authorities the involvement of research in the context of climate and pathologies, as well as their investments to support research in the field of climate and health in order to ensure sustainable health development in the Central African Republic.

Keywords: Bangui, Climatic variability, Prevalence, Malaria, Child