Implication de Plasmodium spp. et de quelques bactéries dans les avortements spontanés à l’hôpital Central de Yaoundé, Cameroun
A A Eno 1, M Yonte Ndih1, K H Gonsu 2, L S Makemgue1, D S Tonye III1., R Mbu2, W F Mbacham1.
1 Faculté de Sciences1, Université de Yaoundé I, Cameroun.
2 Faculté de Médecine et des Sciences Biomedicales, Université de Yaoundé I, Cameroun.
* Pour correspondance: E-mail earet@yahoo.com, Tél : +77770125.
Abstract
Spontaneous abortion is one of the most frequent pathologies of pregnancy. The causes are varied, amongst which are pathogenic infections. In Cameroon and other malaria endemic countries, Plasmodium spp. has been established as the most implicated pathogen, while bacteria represent an important cause in Asia and non-endemic countries. However, bacteria still constitute a potential threat in the former. The aim of this study carried out between mid-June and mid-November 2008, was to determine the importance of bacteria as compared to that of Plasmodium spp., in spontaneous abortions in Yaoundé, Cameroon. Peripheral blood was collected from 42 consenting women for the detection of Plasmodium spp. by the rapid diagnostic test (RDT) and microscopy, and bacteria by hemoculture. Out of the 42 subjects, 12 (28.57%) were identified with Plasmodium spp., and other bacteria, and, no L. monocytogenes was identified. Plasmodium falciparum was identified in 10 (23.81%) of infected cases, 6 (14, 29%) in single infections and 4 (9, 52%) in co-infections with bacteria. Plasmodium malariae was found in single infections in 2 (4.76%) cases. The first 16 weeks of pregnancy were found to be the most exposed to infections as expected. P. falciparum is confirmed as the principal infectious agent of spontaneous abortion, and would facilitate secondary infections by common bacteria. However, bacterial infections remain a threat which should not be neglected.
Keywords: Abortions, Pathogens, Infections, Gestational period, Yaoundé-Cameroon
Résumé
L’avortement spontané est l’une des pathologies les plus fréquentes de la grossesse et les causes sont variées, au rang desquels les infections pathogènes. Au Cameroun et dans d’autres pays où le paludisme est endémique, le Plasmodium spp. est le pathogène le plus impliqué, tandis que les bactéries représentent une des causes les plus importantes en Asie et dans les pays non-endémiques. Cependant, elles restent une menace potentielle dans les premiers. La présente étude menée de mi-juin en mi-novembre 2008, a pour but de déterminer l’importance relative de bactéries par rapport au Plasmodium spp. dans l’avortement spontané à Yaoundé, Cameroun. Le sang périphérique a été prélevé chez 42 femmes consentantes pour la recherche de Plasmodium spp. par le test de diagnostic rapide (TDR) et microscopie, et de bactéries par hémoculture. De ces 42 sujets, 12 (28,57%) ont été infectés par le Plasmodium spp. et les bactéries; et aucune espèce de L. monocytogenes n’a été identifiée. Plasmodium falciparum a été trouvé dans 10 (23,81%) de ces cas, seul dans 6 (14,29%), et en co-infection avec des bactéries dans 4 (9,52%) cas. Plasmodium malariae a été trouvé seul dans 2 (4.76%) cas. Les 16 premières semaines de la grossesse étaient les plus à risque pour les infections. Au terme de cette étude, le P. falciparum est confirmé comme le principal agent infectieux de l’avortement spontané à Yaoundé, et favoriserait les infections secondaires par les bactéries banales. Il est à noter que les bactéries restent une menace à ne pas négliger.
Mots-clés : Avortement, Pathogènes, infections, Age gestationnel, Yaoundé-Cameroun